Une région d’exception : Le Briançonnais

Alpes-de-Hautes-Provence

 

 

Puy Saint André

Vallée de Névache

 

Nombreuses Photos de la région ICI et LA (Briançon) !

 

Le Briançonnais

Situé à la charnière des Alpes du Nord et des Alpes du Sud, à l'extrémité Nord-Est des Hautes-Alpes et de la région Provence Alpes Côte d'Azur, le Briançonnais est un carrefour à la rencontre de quatre magnifiques vallées (la Guisane, la Clarée, la Haute Durance et la Cerveyrette). Oasis de verdure, ces larges vallées couvertes de belles forêts apportent une note de douceur au paysage montagnard aride constitué principalement de sommets âpres et dénudés aux couleurs tantôt ocre, blanche ou grisé ou encore "dégueulant" de glaces étincelantes. Au cœur de "l'étoile briançonnaise", juché sur son verrou glaciaire, Briançon, sous préfecture des Hautes-Alpes fait aujourd'hui partie grâce à son riche patrimoine religieux, militaire et architectural des "villes et pays d'art et d'histoire". Le climat exceptionnel du Briançonnais (quasi absence d'humidité, pureté de l'air, ensoleillement) a permis le développement des deux activités piliers de l'économie locale : le climatisme et le tourisme. Montgenèvre et les communes de la Guisane qui composent la station de Serre Chevalier se sont très tôt engagées dans la voie du tourisme et plus particulièrement dans celle des sports d'hiver. Leurs renommées n'est d'ailleurs plus à prouver ! Plus récent, le domaine de la Grave situé au pied de la Meije (3982 m), le sommet mythique des Ecrins, est devenu un spot de freeride, lui aussi, mondialement connu. Que ce soit en glissant sur les fameuses pistes du Briançonnais, en marchant sur les sentiers du Parc National des Ecrins, en pédalant sur les routes légendaires des cols de l'Izoard, du Galibier et du Granon, en escaladant les parois renommée ou tout simplement en flânant dans Briançon et les villages des vallées, vous tomberez à coup sur sous le charme de cette région qui ne manque vraiment pas d'intérêt.

 

Nom du département :

Alpes-de-Haute-Provence

 

Région

Provence-Alpes-Côte-d'Azur

 

Superficie

6 925 km2

 

Point culminant

3 400 (Aiguille de Chambeyron à Saint-Paul- sur-Ubaye).

 

Chef-lieu

Digne. 4 arrondissements. 32 cantons. 200 communes.

 

Histoire

Les Alpes-de-Haute-Provence (naguère Basses-Alpes) forment la majeure partie de la Haute-Provence et ont suivi en général, au cours de l'histoire, le sort de la Provence. En raison de l'ingratitude du sol et de la rigueur du climat, elles semblent avoir été peuplées tardivement à l'époque préhistorique. Dans l'état actuel des recherches, le Paléolithique et le Néolithique ne sont guère représentés que dans les vallées et sur les plateaux; par contre, la protohistoire, avec l'âge du Bronze, Hallstatt, la Tène, a laissé des traces dans l'intérieur montagneux, particulièrement en Ubaye, La Haute-Provence ne fut pas conquise, dans son ensemble, par les Romains, eu même temps que la Provincia, non plus que par Jules César, dans sa campagne en Gaule (58-50 av. J.-C.). Il était réservé à l'empereur Auguste de l'agréger à l'empire romain, avec tout l'arc alpin (25-14 av. J.-C.). Après avoir joui de la paix romaine, la Haute-Provence pâtit, comme le reste du monde méditerranéen, des invasions barbares, mais elle semble avoir relativement moins souffert que d'autres régions; cependant elle fut ravagée de 569 à 575 par les Saxons et les Lombards, que le patrice Mummole battit à Estoublon en 572. Les époques mérovingienne et carolingienne s'écoulèrent assez obscurément en Haute-Provence. Les anciennes civitates gallo-romaines donnèrent alors naissance à cinq petits évêchés : Digne, Riez, Senez, Glandèves, Sisteron. A la fin de l'époque carolingienne, les Sarrasins firent quelques incursions. La Haute-Provence fit ensuite partie du comté féodal de Provence, d'abord indivis entre les comtes d'Avignon et ceux d'Arles; le repli des premiers sur le haut pays donna naissance au comté de Forcalquier (12ème) à peu près unique division territoriale presque indépendante que la Haute-Provence ait jamais connue; elle réintégra ensuite le giron de la Provence, à la mort de Guillaume II (1209), dernier comte de Forcalquier. On connaît le célèbre "quatuor" des filles de Raymond Bérenger V, comte de Provence, qui furent toutes quatre reines et passent pour avoir été élevées dans le château de Saint-Maime. L'une d'elles, Marguerite, fut la femme de saint Louis, roi de France. A la dynastie de Barcelone-Aragon succédèrent deux dynasties angevines qui conquirent, puis tentèrent de reconquérir le royaume de Naples. Le dernier souverain de la première dynastie, la reine Jeanne Ière d'Anjou (Ý1382) a marqué fortement les mentalités populaires par suite de ses malheurs, et la guerre civile qui suivit sa mort désola le pays. Ce fut au cours de ces désordres que la vallée de l'Ubaye fit sécession pour plusieurs siècles et se rattacha aux Etats savoyards (1388). Après le roi René et son éphémère successeur, Charles III, duc du Maine, la Haute-Provence, comme la Basse, fut happée par le puissant Louis XI, et, désormais, chaloupe amarrée aux flancs du vaisseau France, suivit son sort. Ce ne fut pas, cependant, sans un soubresaut : la résistance provençale à l'annexion se traduisit par une vaine révolte du parti lorrain, localisée en Haute-Provence, au nord du Luberon, jusqu'à Forcalquier (1481). Les guerres de Religion (1559-1598 environ), qui ensanglantèrent la Provence, sévirent fortement dans de hauts pays; commencées d'ailleurs à Castellane, elles furent l'un des épisodes les plus tragiques de son histoire. Les sièges de Sisteron (1562), de Castellane et de Seyne (1586), la bataille d'Allemagne-en-Provence (1586) marquèrent particulièrement ces guerres, dues à la forte diffusion du protestantisme dans la région. Par contre, les deux derniers siècles de l'ancienne monarchie furent assez paisibles en Haute-Provence, quoique coupés par quelques événements douloureux ou tragiques; peste de 1629 (particulièrement à Digne où elle emporta la majeure partie de la population), peste de 1720, différentes opérations militaires pendant les règnes de Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, mais à peu près limitées à la vallée de l'Ubaye, sauf pendant la guerre de la Succession d'Autriche (1742-1748) au cours de laquelle les Austro-Sardes occupèrent Castellane et s'avancèrent jusqu'à Moustiers-Sainte-Marie. Au traité d'Utrecht, en 1713, la vallée de l'Ubaye réintégra la Haute-Provence. La Révolution agita la Haute-Provence, mais sans doute moins que bien d'autres régions de France, Le signal des troubles fut donné par une agression à Manosque contre l'évêque de Sisteron (1789). Comme faits saillants, l'on peut citer une expédition militaire des Marsellais contre Digne en 1793. La guillotine ne se dressa pas dans le département des Basses-Alpes. Quelques ecclésiastiques périrent, victimes de violences. Par contre, le brigandage sévit fortement. Les Basses- Alpes furent traversées de Castellane à Sisteron par Napoléon Ier à son retour de l'île d'Elbe (3-5 mars 1815). Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 provoqua un vif soulèvement, mais il fut brisé lors d'un combat près des Mées; une répression assez dure s'ensuivit. Si le 19ème bénéficia, particulièrement sous la monarchie de Juillet, de grandioses travaux publics, notamment routes, ponts et chemins de fer, qui mirent fin à un isolement multiséculaire, par contre la Haute-Provence connut, après un assez bref essor aux environs de 1830, une forte régression économique et encore plus démographique, qui se prolongea durant toute la première moitié du 20ème. D'un maximum de 159 045 habitants en 1836, la population passa à 83 148 en 1946. La guerre de 1914-1918 causa une cruelle saignée, surtout dans les couches rurales de la population. La guerre de 1939-1945 vit l'occupation de la Haute-Provence, d'abord par les Italiens, puis et surtout par les Allemands. Après presque deux siècles de paix, elle connut aussi des combats frontaliers dans la haute vallée de l'Ubaye. Pays de montagnes, de communications difficiles, la Haute-Provence hébergea de nombreux maquis. Des combats entre la Résistance et les Allemands eurent lieu, particulièrement vers Valensole, dans la cluse de Chabrières, dans la vallée de Barcelonnette. Des maquis furent exterminés, des villages brûlés par les Allemands. Lors du débarquement en Provence, les Américains effectuèrent quelques bombardements, à Digne, à Forcalquier, surtout à Sisteron où il y eut plusieurs centaines de victimes. Le 20 août 1944, les Américains pénétrèrent dans les Basses-Alpes, mais les Allemands se cramponnèrent dans la haute vallée de l'Ubaye, jusqu'en 1945.

 

Géographie :

Dans l'ensemble, le sol des Alpes-de-Haute-Provence est accidenté, montueux, d'un relief élevé; elles culminent à l'aiguille de Chambeyron (3 400 m). En fait, l'on peut distinguer diverses zones. Celle des plateaux, avec celui de Forcalquier, que limitent au sud la chaîne du Luberon, au nord celle de Lure, et ceux de Valensole et de Puimichel, tous plateaux d'ailleurs ondulés, vallonnés, qui occupent le sud-ouest du département et la partie comprise entre la Bléone et le Verdon. La zone des barres, qui prend en écharpe le centre du département, de Moustiers-Sainte-Marie jusque vers Bayons, offre de longs murs calcaires : ainsi barre de Reynier, barre des Dourbes, Serre de Montdenier. La zone des hauts massifs constitue le noyau de la charpente des Alpes-de- Haute-Provence. Son axe principal est formé par la chaîne des Trois-Evêchés, que pro- longent vers le sud le Cheval Blanc, le pic de Couard : c'est comme la colonne vertébrale de la Haute-Provence. Les autres grands massifs s'y rattachent, en quelque manière : ces montagnes abruptes, puissantes, qui enserrent la vallée de l'Ubaye (ainsi le Parpaillon, le Chambeyron), et, plus au sud, des blocs tels que Cordoeil, Chamatte, le Grand Coyer, les plis enchevêtrés de la région de Castellane. Enfin une zone, qu'on peut appeler les Causses, s'étendant sur les plateaux du haut Var et dont les Alpes-de- Haute-Provence ne possèdent que le rebord supérieur, ce formidable bouclier juras- sique dans lequel le Verdon a creusé son canyon. Ce relief compliqué est parcouru, incisé, fragmenté par les vallées d'un certain nombre de rivières. La Durance domine ce réseau hydrographique, car, à l'exception du Var, cantonné à l'extrémité sud-est du département, toutes les rivières, dont les principales sont l'Ubaye, la Sasse, la Bléone, l'Asse, le Verdon, confluent vers le canal durancien, artère respiratoire de la Haute- Provence. Pays de hauteurs, elle est particulièrement remarquable par la vigueur et la brutalité pittoresques avec lesquelles s'exprime son relief par l'extériorisation saisissante en de nombreux endroits de ses structures, de ses plis géologiques. Les rochers de Sisteron, les Pénitents des Mées, les cluses de Barles et de Chabrières, les Cadières de Brandis, surtout la formidable rainure du Verdon avec ses à-pic de 500 et 600 m, ne sont que les aspects les plus frappants d'une nature qui semble s'être complus à dresser ou à bousculer le roc, à le fouiller, à le sculpter avec un art fantastique. Aux accidents rocheux, il faut ajouter bien d'autres richesses en paysages : amples forêts qui, dues soit au reboisement artificiel, soit à celui, spontané, provoqué par la désertion des campagnes, couvrent d'une belle pelisse verte une grande partie du relief; lacs naturels comme celui d'Allos, ou artificiels comme ceux que forment les barrages de Serre-Ponçon, Castillon, Sainte-Croix. Ces beautés touristiques sont mises en valeur par le climat qui, méditerranéen dans l'ensemble, mais se nuançant d'alpestre au fur et à mesure qu'on va vers le nord, pare souvent les sites de ciels très purs, de soleils éclatants. Les ressources du pays sont tributaires, en bien et en mal, de ces conditions climatiques et orographiques. L'agriculture a presque entièrement délaissé la moyenne montagne, où elle était fort pauvre, faisant place à l'élevage du mouton, et s'est concentrée sur les plateaux, dans les vallées, principalement celle de la Durance. Lavande, cultures maraîchères, vergers, céréales, maïs prédominent. Le vignoble, qui donne quelques crus de qualité, est surtout l'apanage du sud de la vallée de la Durance et de ses coteaux. Les pâturages de la haute montagne continuent d'attirer la transhumance et assurent une certaine production laitière. Si l'équipement de la Durance a richement doté la Haute-Provence en énergie hydroélectrique, l'industrialisation n'est pas très forte; il n'existe que peu de grosses usines, la principale étant celle de Saint-Auban. En revanche, le tourisme, l'hôtellerie sont développés et constituent l'une des grandes ressources du département : ainsi en été, la région de Castellane, presque vide d'ordinaire, est surpeuplée. Les sports d'hiver ont pris de l'extension.

 

Arts, activités et économie :

 

La Haute-Provence se manifeste tôt dans le domaine archéologique : les quatre colonnes de Riez, le baptistère de la même ville (5ème) ouvrent la marche. Le département est également assez remarquable par la conservation d'un certain nombre d'édifices de l'art préroman ou du roman primitif La crypte de la chapelle Notre-Dame de Dromon (commune de Saint-Geniez-de-Dromon) remonte au 9ème ou 10ème. L'église St-Donat étonne par la rudesse et la puissance de son architecture (11ème). Au même siècle appartiennent également l'église St-Martin de Volonne, la crypte de Vilbosc. Quelques édifices forment la transition entre l'art roman primitif et l'art roman proprement dit; ainsi les clochers de l'église de Mallefougasse et de Notre-Dame-du-Bourg à Digne. L'art roman a connu une très belle floraison en Haute-Provence, aux 12ème et 13ème. Son influence s'est fait sentir tardivement, tant il exprimait vigoureusement l'âme du pays. Les cathédrales de Forcalquier (N.-D-du-Bourguet, 12ème), de Sisteron (N.-D-de- Pommiers, 12ème), de Digne (N.-D.-du-Bourg, fin 12ème/13ème), de Senez (13ème), les églises de Seyne (12ème), de Ganagobie (12ème), de Moustiers-Sainte-Marie (12ème), etc., témoignent d'une architecture à la fois puissante et bien ordonnée. Par contre, l'art gothique a moins bien réussi dans la région. Tout en ayant donné la cathédrale St-Jérôme à Digne, l'église des Dominicains de la Baume-lez-Sisteron, quelques charmantes églises rurales (ainsi à Limans, à Sigonce) et des parties considérables d'édifices (ainsi dans la cathédrale de Forcalquier), il n'est pas distingué par des chefs-d'oeuvre comparables aux fleurons de l'art roman, ce qui n'exclut pas de nombreux et tardifs morceaux disséminés ici ou là; portails, addition de choeurs, de bas- côtés, etc. En effet, l'archaïsme caractérise la Haute-Provence. Le gothique s'y prolongea jusqu'au 17ème, voire jusqu'au 18ème. Et le roman s'est perpétué outre mesure, en des formes bâtardes, se mêlant au gothique, même au classique; on a alors de curieux mélanges, des structures ambiguës, ainsi dans la cathédrale d'Entrevaux. L'architecture classique n'a produit qu'assez peu de spécimens émérites, entre autres, l'église paroissiale de Jausiers, l'église des Visitandines à Forcalquier. Par contre, l'architecture militaire est assez bien représentée en Haute-Provence : le Moyen Age avec des portes fortifiées (ainsi à Manosque et à Riez), des tours ou des donjons (ainsi à Sisteron, à Castellane, à Saint-Martin-de-Brômes), des restes de remparts ou de citadelles (ainsi à Sisteron, à Castellane et à Mane), mais surtout le 17ème avec les travaux de Vauban : citadelles de Seyne et d'Entrevaux, villes fortifiées d'Entrevaux et de Colmars-les-Alpes, encore corsetées de leurs remparts anciens. Les châteaux, les bastides abondent, mais souvent rustiques, et peu ont un véritable prestige, encore moins remontent au Moyen Age, même en partie. Citons le château des Templiers à Gréoux-les-Bains (avec un donjon 12ème), les châteaux de Château-Arnoux et d'Allemagne-en-Provence (16ème), celui de Sauvan à Mane, le seul qui s'apparente véritablement aux grandes résidences d'âge classique de la région parisienne. L'architecture civile, elle, foisonne. Sans parler du Moyen Age, qui a pourtant laissé quelques morceaux isolés, la Haute-Provence peut se targuer d'une multitude de maisons anciennes, traçant de la fin du 15ème à nos jours un panorama complet des divers types et styles d'habitations. Et bien des villages et des petites villes ont gardé en leur cœur des masses compactes de passé qui nous transportent loin en arrière, dans un monde révolu. Au point de vue art pur, la Haute-Provence, pays économiquement assez déshérité, ne peut fournir un bilan aussi favorable. Cependant, elle ne laisse pas que de présenter certaines richesses artistiques, même étonnantes pour un pays naturellement pauvre. Ainsi, depuis une vingtaine d'années, on s'est avisé qu'un certain nombre de ses maisons, de ses châteaux recelaient des ensembles de gypseries, d'une qualité parfois extraordinaire, et aussi des cheminées très ornementées; l'hôtel de Mazan à Riez, la mairie-château de Volonne, l'hôtel de Ventavon à Sisteron sont particulièrement représentatifs à cet égard. La pauvreté du pays n'a pas empêché, non plus, d'embellir bien des églises d'objets et d'un mobilier parfois fastueux : retables et autels monumentaux débordant de sculptures et de dorures (ainsi à Cruis et à Bayons), tapisseries des Flandres et d'Aubusson dans la cathédrale de Senez, multiples témoignages de la dextérité des ébénistes d'antan, tels qu'orgues, chaires, stalles, etc., nombreux tableaux et statues. Par-dessus tout, il faut s'incliner devant ce miracle qu'a été la floraison de la faïence de Moustiers-Sainte-Marie aux 17ème/18ème, avec les Clérissy, les Olérys, les Ferrat, etc. On admirera toujours qu'une des sortes de faïences les plus raffinées qui aient existé ait surgi dans un pays arriéré, pauvre, à l'écart des courants artistiques, perdu dans un chaos de montagnes dépourvues de voies de communication.